L’affaire du collier de la Reine 1784-1785

Pour regagner les faveurs de Marie-Antoinette, le cardinal de Rohan entreprend d’offrir à la reine un somptueux collier. Mais la reine n’est pas la reine... Un scandale d’État commence.

Grand aumônier de France, le cardinal de Rohan est en disgrâce auprès de la reine depuis son retour de Vienne comme ambassadeur. Sur les conseils de sa mère, Marie-Thérèse d'Autriche, Marie-Antoinette l'écarte de son cercle pour ses mœurs licencieuses. Soucieux de regagner sa confiance, le cardinal est prêt à tout. Dans son entourage, une pseudo-comtesse de La Motte, véritable descendante d’un fils naturel d’Henri II de Valois, mais escroc avant tout, se prétend amie de la souveraine. Elle promet au cardinal son retour en grâce. Elle organise pour cela, le 11 août 1784, une rencontre nocturne dans le bosquet de la Reine. La prétendue Marie-Antoinette réconforte le cardinal sur sa situation. Rohan est aux anges !

Depuis plusieurs années, les joailliers de la Couronne, Böhmer et Bassenge, cherchent à vendre un somptueux collier de près de 650 diamants, pesant 2 800 carats. Ils l’ont proposé à Louis XVI en 1782, mais la reine l’a refusé. Son prix est en effet astronomique malgré une baisse à 1,6 million de livres ! Mme de La Motte en parle au cardinal, lequel accepte de servir de prête-nom pour la souveraine, moyennant un échelonnement du paiement en quatre versements sur deux ans. Les bijoutiers sont ravis de trouver enfin acquéreur. Ils remettent le collier au cardinal le 1er février 1785, lequel le donne à Mme de La Motte, qui disparaît avec ses complices.

ANECDOTE

Rohan est convoqué par le roi. Au sortir de son cabinet, il est arrêté dans la galerie des Glaces au milieu des courtisans médusés. Le scandale éclate !

Böhmer remet le 12 juillet à la reine une lettre faisant allusion au collier. Lettre qu’elle ne prend pas au sérieux et qu’elle détruit. Devant son mutisme, le joaillier revient à la charge en août. Il s’étonne auprès de Mme Campan, sa femme de chambre, de ne pas avoir reçu le paiement total du bijou. Apprenant de celle-ci ce que veulent les joailliers, Marie-Antoinette exige des éclaircissements. L’affaire est découverte. Le 15 août, avant de célébrer l’office dans la chapelle royale, Rohan est convoqué par le roi. Au sortir de son cabinet, il est arrêté dans la galerie des Glaces au milieu des courtisans médusés. Le scandale éclate !

Le cardinal est jugé devant le Parlement de Paris en mai 1786. Contre toute attente, il est blanchi. Mme de La Motte et ses complices sont arrêtés et jugés. Elle sera marquée au fer rouge du V de voleuse. Quoiqu’innocente, la reine fait finalement figure de coupable. Le scandale, c’est elle ! Elle a voulu la perte du cardinal qu’elle déteste. Son impopularité est à son comble.