La bouillonnante constellation expressionniste

La bouillonnante constellation expressionniste
Ill. : Ernst Ludwig Kirchner, Femmes dans la rue, 1914, huile sur toile, 126 x 90 cm, Von der Heydt-Museum Wuppertal (©Von der Heydt-Museum Wuppertal).
Le musée Marmottan Monet, à Paris, présente un exceptionnel ensemble de cinquante oeuvres expressionnistes et fauves venant du musée Von der Heydt de Wuppertal, en Rhénanie. Une passionnante confrontation et un nouvel éclairage sur le bouillonnement des avant-gardes à l'aube du XXe siècle.

On croit pouvoir le saisir, mais telle une hydre à multiples têtes, l’expressionnisme ne se laisse pas facilement capturer dans une simple définition. Il s’agit plutôt d’une constellation de mouvements d’avant-garde dits « expressionnistes », divergeant sur le fond mais se rejoignant sur le plan stylistique, avec une exacerbation de la couleur, l’éclatement ou la distorsion de la forme, une touche nourrie et nerveuse… L’échange entre le musée Marmottan et le musée de Wuppertal, sous l’égide de leurs directeurs respectifs, Jacques Taddei et le Dr Gerhard Finckh, apporte une vision éclairante sur cet élan expressionniste allemand qui va du groupe Die Brücke (1905-1913) au Blaue Reiter (1911-1914), jusqu’à la Nouvelle Objectivité avec, en regard, des oeuvres fauves françaises. L’atout du musée de Wuppertal est sa somptueuse collection d’oeuvres expressionnistes, don des mécènes August et Eduard Von der Heydt. Fruit du jumelage en 1929 des villes d’Elberfeld et de Barmen, la cité de Wuppertal, située près de Düsseldorf en Rhénanie, a en effet accueilli très tôt les mouvements d’avant-garde. Dès 1910, avait eu lieu une exposition de la NKV (Nouvelle Association des Artistes) de Munich, mouvement précurseur du Blaue Reiter, au musée d’Elberfed, puis au musée de Barmen, qui montrera ensuite Erbslöh, Jawlensky, Kokoschka, Macke, Marc, Nolde… En ce lieu protestant et conservateur, cette première exposition avait vivement choqué. L’Allemagne de Guillaume II au classicisme sclérosé était ancrée dans un refus de l’art moderne, mais la nouveauté avait aussi pour certains l’attrait de l’interdit.

Pour lire la suite : Magazine Connaissance des Arts novembre 2009

A lire aussi : Hors-série : Fauves et Expressionnistes

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